"La vie sauvage" de Thomas Gunzig aux Éditions Diable Vauvert
"La vie sauvage" de Thomas Gunzig aux Éditions Diable Vauvert
Thomas Gunzing : Un petit bijou de roman
Un magnifique roman d’amour, classique et drôle, lyrique et cruel, sombre et optimiste.
Charles a survécu à un accident d'avion alors qu'il était bébé. Il a vécu jusqu'à l'âge de l'adolescence en terre africaine. Bien malgré lui, il est retrouvé et part vivre chez son oncle, il n'aura dès lors qu'une énergie, un leitmotiv, retrouver l'Afrique et son amour...
C'est un roman submergeant d'émotions. On est tout de suite intrigué par l'histoire de Charles, mais c'est surtout sa personnalité charismatique et troublante qui va nous envelopper et nous coller à la peau.
Charles est un être à part, érudit, attentif à son environnement et doué d'une intelligence qui lui permet d'extraire le meilleur des relations sociales qu'il peut nouer. On est fasciné par ses capacités d'adaptation, de camouflage, de séduction. Ludique, grave, rusé, il tâtonne, s'insinue dans cette civilisation moderne comme un prédateur qui chasse sa proie. Il y a une énergie magnétique qui se dégage de ce récit, un pouvoir voluptueux, incisif que l'on a du mal à effacer.
L'écriture est brillante, lettrée. Elle nous attire, nous ensorcelle et nous abîme. On se laisse éblouir par la maîtrise du modus-operandi par la didactique ou encore la psychologie tandis que les couacs de la tragédie qui s'annonce, agressent nos ouïes. Par amour, Charles n'oublie pas d'où il vient et ce qu'il est, prêt à tout pour retrouver le goût de la vie, cru, essentiel et sauvage.
Sauvage, discipliné, déguisé, aiguisé, on ne sait comment définir ce roman aux multiples facettes. Il n'y a qu'un seul moyen pour vous de le découvrir : c'est de le humer, le lire, le provoquer et de le laisser faire. Et peut-être, pourquoi pas saura-t-il vous apprivoiser ?
"Dans la demi-obscurité de la chambre, avec les reflets bleuâtres de l'économiseur d'écran, j'attendis les rêves que m'enverrait le sommeil ; je savais que dans l'un deux, au pied du grand arbre millénaire, je retrouverais Septembre."
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